patrimoine corbuséen

Le Corbusier et Les Unités d'Habitation

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Photo : Vitale Design

Le Corbusier (1887-1965) est, parmi les architectes du XXe siècle, le plus connu. Sa notoriété dépasse le cercle des spécialistes pour atteindre le grand public. Cette situation, rare pour un architecte, n'est pas uniquement française. Elle se vérifie au plan international.

De la maison particulière (villa Savoye) à la grande cité moderne (Chandigarh), Le Corbusier a élaboré de très nombreux projets. Ses œuvres sont unanimement respectées comme des contributions décisives à l'architecture du XXe siècle. Les historiens de l'architecture ont vu dans "l'Unité d'Habitation" l'une des "hypothèses les plus intéressantes" de la période moderne. Elle est l'aboutissement d'un long travail théorique. Ses prémices remontent à 1922. Le Corbusier voulait créer alors des "cités jardins verticales", capables de répondre simultanément à l'aspiration à la maison individuelle (au contact de la nature) et aux avantages de l'immeuble collectif (au contact des équipements). Cette idée, perfectionnée durant les années trente, déboucha, en 1939, sur un projet de grand immeuble, avec "rues intérieures", appartements en "duplex", toit terrasse équipé et commerces intégrés. Cette proposition ne trouva sa concrétisation qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à Marseille, grâce à une commande exceptionnelle du Ministère de la Reconstruction. Mené durant cinq années, le chantier de Marseille s'acheva en 1952, sur une architecture à la plastique superbe.

Après Marseille, quatre unités nouvelles seront construites : à Rezé (Nantes), à Berlin, à Briey et à Firminy . À travers ces cinq réalisations (toutes différentes les unes des autres) Le Corbusier a donné forme à l'une des recherches les plus originales de l'architecture et de l'urbanisme du XXème siècle. Issues d'une approche complexe de la question du logement, ces cinq unités cristallisent les données économiques, sociales et culturelles de l'Europe d'après guerre. Le Corbusier y a mis en œuvre tous les moyens expérimentaux - théoriques, plastiques et techniques - dont on pouvait disposer dans les années 50. Réponses abstraites aux problèmes de l'habitat collectif de la ville moderne, elles offrent aussi, par la diversité des rapports qu'elles ont noués avec leur site particulier, une richesse expérimentale remarquable. Elles constituent, de ce fait, un authentique patrimoine. Nous possédons, en Meurthe-et-Moselle, un immeuble important : l'un des cinq exemplaires construits par Le Corbusier sur ce thème de "l'Unité d'Habitation".

La Cité Radieuse de Briey-en-Forêt

Construite en 1960, l'Unité d'Habitation de Briey-en-Forêt a traversé de graves difficultés. Dès 1966, la Cité Radieuse va être confrontée au départ des familles américaines (basées à Etain dans le cadre du traité de l'O.T.A.N), puis à la crise de la sidérurgie. A ceci s'ajouteront les problèmes financiers de gestion de l'immeuble, ce qui entraînera sa désaffection progressive, sa fermeture en 1983 et, pour finir, un projet de démolition.

Sauvée à la fin des années 1980 grâce aux efforts de la municipalité de Briey et de l'État, entièrement habitée sous la forme d'une copropriété, elle a retrouvé aujourd'hui tout son sens.

Le réaménagement des abords de la Cité Radieuse, conçu par l'architecte suisse Bruno Reichlin et l'agence VW Architectes à la demande de la ville de Briey, s'inscrit dans ce souci de valorisation. De même, la récente réfection de la façade, par le cabinet d'architectes Medrea, Ferauge & Iung Architectes, prolonge cette volonté.


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Fresque du Modulor / Photo : Vitale Design