exposition en cours

NINA CHALOT / CONVERSATIONS Textures - Objets - Scénographies

Du 5 décembre 2023 au 15 mars 2024  
 
Entrée libre - vernissage le 5 décembre à 18h30
 
Commissariat : Joseph Abram /   Scénographie : Nina Chalot

Durant la période de l’exposition, Nina Chalot intervient auprès des élèves en BTP de l’EREA Hubert Martin.  
Une œuvre collective sera présentée au pied de la Cité Radieuse, lors d’un pot conviviale ouvert à tous, en présence des élèves, des professeurs, et de l’artiste. Le jeudi 11 Avril à 17h30.

exposition 1
« retouches », 2020, collaboration avec Romain Delamart

  NINA CHALOT / CONVERSATIONS  
 
On devine, dans la pratique créative de Nina Chalot, un élégant paradoxe. Mêlant action et fabrication, elle façonne en un tout harmonieux une matière insolite, à la fois virtuelle et concrète, à laquelle elle confère, dans une conception élargie du design, la consistance usuelle de l’objet fabriqué. « Comparée à la fugacité et à la fragilité de l'action humaine, explique Hannah Arendt, le monde édifié par la fabrication est d'une permanence durable et d'une immense solidité ». (1) C’est à cette évanescence de l’action que s’attache généreusement Nina Chalot pour en transporter l’empreinte fugace dans l’univers solide de la fabrication.  
 
  Diplômée de l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle, elle explore un champ problématique vaste, mais parfaitement défini, à la lisière de plusieurs disciplines. Son travail multiforme au contact de l’architecture, du théâtre, de la danse et de la mode, oscille entre le design et la scénographie : invention de procédés d’auto-construction en béton pour les habitants d’un quartier populaire au Venezuela, création de mobilier (avec Ronan et Erwan Bouroullec), de décors de théâtre et d’opéra (avec Ramy Fischler et Cyril Teste), de défilés pour Hermès, d’expositions… Par-delà la diversité de ses engagements, c’est notre relation contemporaine à la matière et à sa transformation que questionne Nina Chalot dans le flux de ses projets partagés, de ses résidences artistiques (New York, Vassivière), de ses ateliers d’enseignement... Attentive au réel ordinaire, elle semble donner corps à cette éthique héritée du Bauhaus permettant à l’artiste, selon les mots de Giulio Carlo Argan, de se construire à travers son expérience intime des choses « une façon lucide d’être au monde ».  
 
Joseph Abram  
 
(1) Hannah Arendt, La crise de la culture, Gallimard, Paris, 1991 p. 81-82.  
(2) Giulio Carlo Argan, Gropius et le Bauhaus, Denoël, Paris, 1979, p.50.