exposition à venir

Caroline Feyt / Le règne amical

Du 15 juin au 30 septembre 2024  
 
Vernissage le 14 juin 2024 à 18h30  
 
Photographies et vidéos 
 
l’an dernier, l’association a reçu en résidence la photographe «Humaniste» Caroline Feyt (qui vit et travaille à Paris et Venise) pour un travail photographique et vidéo avec nos «Corbuséens» et leurs animaux domestiques. Durant ces 2 semaines, elle a rencontré les habitants, elle a guetté les postures des êtres vivants qu’elle s’est appliqué à faire entrer en résonance avec l’architecture.
 

exposition 1
photo : © Caroline Feyt

 La première fois que j’ai découvert l’Unité d’Habitation de Briey-en-Forêt c’était l’hiver, sous la neige. La lumière faisait jaillir les couleurs qui rythment la façade en béton. Du bâtiment se dégageait un jeu savant de formes et de volumes assemblés, ce qui me procurait en cette journée exceptionnelle une certaine joie. Le froid n’empêchait pas les habitants de jouer à l’extérieur avec leur chien, au contraire. C’est en discutant avec Véronique Léonard qui dirige l’Association La Première Rue, que j’ai découvert qu’un grand nombre de résidents y vivent avec leurs animaux domestiques, essentiellement des chiens et des chats mais pas qu’eux. J’avais en mémoire les quelques images du chien « Pinceau du Val d’Or » du Corbusier, qu’il affectionnait particulièrement, au point qu’à la mort du chien, il en a recouvert de sa peau, son livre préféré : Don Quichotte. Le Corbusier s’identifiait au personnage de Don Quichotte qui combat les moulins à vent, que sont pour lui l’académisme et le conservatisme. Alors qu’il cherchait un équilibre entre intelligence et sensibilité, raison et passion, il déclare qu’il ne doutait pas qu’il soit excellent de conserver intact en soi une toute petite part de sauvage... Attirée par cette toute petite part de sauvage, j’ai commencé à photographier les animaux domestiques et me suis autorisée à avoir en ce lieu quelques libertés visuelles. Pendant ces deux semaines de résidence, j’ai guetté les postures des êtres vivants que je me suis appliquée à faire entrer en résonance avec l’architecture. J’ai eu étrangement de la chance ! Comme si l’attitude incontrôlable des animaux domestiques aux côtés de leur maître et maîtresse était conditionnée par l’architecture hyper mesurée du Corbusier. La couleur, la forme, les volumes des espaces de vie avaient un impact non seulement sur les comportements et les émotions humaines mais aussi sur leurs animaux de compagnie. Toutes ces relations s’entremêlaient entre elles à l’intérieur même de l’architecture qui semblaient les conditionner. Ce que j’appelais « avoir de la chance » n’était-il pas simplement vérifié par l’une des devises du Corbusier ? Là où naît l’ordre naît le bien être. Aujourd’hui n’est-il pas urgent d’interroger ce bien-être ? 
 
Caroline Feyt  
 
 

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